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Du droit à l'entreprenariat en Inde


On se demande souvent ce que à quoi pourra bien ressembler son avenir, moi y compris, quoique la question ne se pose plus, surviendra ce qu’il surviendra. Cependant, je voulais tout de même avoir la vision d’un ancien de l’ICES qui aurait vu son parcours se dessiner au fur et à mesure de sa vie. J’ai pour but de me rendre en Inde, et d’y vivre, j’ai donc demandé d’être en contact avec des anciens auprès de Cyril Pasquier (community manager de l'ICES), et me voilà à interviewer Deepak Andrew Arunachalam. 


Pour commencer: est-ce que je peux connaitre ton parcours ?


Après avoir passé le Bac au Lycée Américain du Caire (Cairo American College – Promo 2009) j’avais en tête de passer le concours de Sciences Po Paris. Malheureusement (ou heureusement) je ne les ai pas eus. Suite à cela, et parce que je n’avais pas réellement envisagé de plan B, il fallait que je trouve ma voie. J’ai toujours su que je voulais trouver un job qui me mettrait face à des challenges, qui me pousserait mentale-ment, quelque chose qui suscite un peu la vivacité d’esprit si tu veux.Tout ça dans le but de ne jamais devoir habiter dans un même pays plusde quelques années.


Avec une certaine rétrospective, quel a été l’intérêt de l’ICES dansta vie ?


Je pourrais dire que l’ICES m’a appris à accepter les gens et à apprendre des autres, plutôt que de me bloquer sur mes acquis. Je me suis ouvert l’esprit sur l’idée que les choses ne fonctionnent jamais comme on le veut. Je voulais devenir un adulte mais je n’avais pas forcément compris qu’il fallait passer par une phase de réflexion et de travail afin de sortir du moule académique et d’apprendre à baisser ma tête et faire le travail nécessaire pour réussir.

Il faut savoir que je n’étais certainement pas dans les premiers de la classe. Je ne m’investissais pas des masses et à l’époque cela ne me posait aucuns soucis. C’est en bossant mes rattrapage que j’ai appris à me forcer, à faire des choses qui ne me plaisaient pas réellement au premier abord, et même si je ne m’en suis pas rendu compte immé-diatement, aujourd’hui je le comprends. Mais ce qu’il y a vraiment de plus beau, c’est le nombre de personnes de milieux différents qui sont aujourd’hui des amis, qui ne l’auraient jamais été sans l’ICES. J’ai été au mariage d’un de mes amis icessien récemment, j’ai retrouvé des an-ciens sciences-po que je n’avais pas revu depuis la Licence. Cela m’a vraiment fait très plaisir.

Etre à l’ICES m’a également permis de réaliser que j’appartenais à quelque chose, à un endroit, un groupe. Finalement si j’avais été dans une autre école j’aurais probablement coulé très vite : quand j’y étais, le marketing de l’ICES tournait autour du concept « d’école universitaire » je pense qu’ils tiennent là une vraie bonne idée.


J’ai tenté des concours d’école de commerce et ai été pris aux Concours Passerelle. Je n’ai pas pu tenter les concours Tremplins m’y étant pris

trop tard (très représentatif du jeune que j’étais). J’ai fini par être admis à Ecole Supérieure de Commerce de Grenoble et celle du Havre qui n’étaient pas trop mal classées. J’ai fini par aller au Havre pour suivre un cursus en ingénierie et commercialisation de l’agroalimentaire. Pendant mon Master je me suis rendu compte qu’il me fallait des expériences et des skills plus concrètes, j’ai donc arrêté pour faire une césure professionnelle d’un an. C’est là que mon aventure avec la Tech a commencé chez Amazon.


Bon, on peut dire que tu t’es plutôt bien lancé dans la vie active. Au-jourd’hui, tu es auto-entrepreneur. Comment es-tu passé du petit salarié à la place que tu tiens aujourd’hui ?


Un des gros challenge dans ma carrière chez Amazon aura été vis-à-vis des (trop) nombreux managers. Il y avait au moins 5 managers qui devaient me faire des retours avant qu’une de mes décisions ne puisse prendre effet. Par exemple quand un ingénieur m’informait d’un souci sur un produit, et que je faisais remonter l’information avec une solution, il fallait parfois attendre plus d’une semaine pour pouvoir ma décision soit mise en action. Je me suis rendu compte qu’il me fallait une entre-prise plus libre, avec un procédé d’action plus direct.


Après Amazon, il était donc temps de s’émanciper ? Mais puis-je te demander comment ?


On se rencontre tous entre français à Bangalore : nous sommes environ 600 français à Bangalore et on se connait plus ou moins tous, des étudiants aux expats. Un de mes amis français se lançait justement dans la création de son entreprise au même moment ou je commençais à chercher autre chose. Son projet me plaisait beaucoup et le simple fait qu’on ait le même âge, qu’on soit sur la même longueur d’onde m’a poussé vers son projet. Au début je l’aidais juste à naviguer vis-à-vis de la complexité du Business en Inde. J’ai donc commencé comme conseiller chez The Scalers en février 2015. Je me suis mis à bosser pour lui en parallèle de mon travail chez Amazon avant de quitter et de m’associer avec lui au bout de quelques mois.


Quelle est ta responsabilité dans l’ensemble et en quoi consiste ton entreprise en fait?

Actuellement je suis directeur des grands comptes clients chez The Scalers. On est à la tête d’environ 70 employés, tout s’est fait en 3 ans et on continue de se développer. Mon rôle consiste à mettre en place des équipes de développement informatique pour des entreprises qui peinent à trouver des ingénieurs sur leur marché local.

On est une entreprise de consulting technologique, dans le sens où on est relativement pointu dans le domaine informatique pour pouvoir mettre en relation des designers, des programmeurs indiens avec des entreprises qui ont des besoins technologiques constants. On est là pourconseiller les entreprises et déterminer avec eux ce dont ils ont réellement besoin afin de leurs mettre en place une équipe de développent informatique qu’ils peuvent gérer à leur guise. Nos offres sont 2 voire 3 fois moins cher qu’elles le seraient en France, et par-dessus cela on permet aux grandes entreprises d’ouvrir une filiale en Inde et ainsi d’accéder au marché Indien.





Mais pourquoi rester en Inde ? Qu’y-a-t ’il de si spécifique ?


Tout d’abord j’ai de la famille en Inde et je voulais m’en rapprocher. Pour moi l’Inde un pays pleins d’opportunité : il y a tout a faire, un marché de le l’emploi ultra dynamique et une économie hors-pair. En Inde, tout est à développer, il y a des projets tout le temps. Ca serait mentir de dire que l’Europe ne me manque pas, mais grâce à ma mission je reviens assez régulièrement en Europe (2 à 3 fois par an).


Aujourd’hui j’ai envie de mettre l’accent sur mon travail chez The Scalers, je me vois bien y rester quelques années afin de pouvoir faire mes preuves et me spécialiser davantage. Ce que j’adore par-dessus tout en Inde, c’est le dynamisme que l’on trouve au milieu d’une désorgani-sation totale dans une démocratie d’un milliard ! Il faut beaucoup de passion et de détermination pour réussir dans ce pays et cela me plait trop pour penser à faire autre chose.


Vous trouverez davantage d’infos sur The Scalers ici :

https://www.fr.thescalers.com/

Vous pouvez aussi contacter Deepak Andrew Arunachalam sur LinkedIn et deepak@thescalers.com


Propos recueillis par Maxime Le Guyader


Article paru dans la Ruche 2 - mai 2017


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