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Témoignage d'un ancien icessien en Russie


Je m’intéresse particulièrement à la Russie depuis le lycée, où j’ai commencé à apprendre le russe en troisième langue vivante. J’ai continué à prendre des cours en option à l’ICES pendant ma licence de sciences politiques et j’ai décidé de partir en Erasmus en deuxième année en Lituanie, une ancienne république d’URSS, puisque je ne pouvais pas aller en Russie. J’en ai profité pour voyager en Europe de l’Est et bien sûr en Russie, à Moscou et Saint-Pétersbourg. Ce voyage a été une sorte de révélation et j’ai décidé de me spécialiser sur ce pays fascinant.




Je m’intéresse surtout aux questions politiques et stratégiques liées à la Russie, mais l’apprentissage de la langue locale est bien sûr nécessaire. Un peu perdu entre les différentes déclinaisons et l’emploi des verbes perfectifs et imperfectifs notamment, j’ai décidé de consacrer une année à l’apprentissage du russe après ma licence. Mon objectif était d’obtenir un niveau satisfaisant qui puisse m’être utile pour la suite de mes études et après dans ma vie professionnelle. Par la même occasion, je comptais découvrir davantage le pays, sa culture, ses habitants et vivre une belle expérience.

Je suis donc en ce moment à Kazan, dans la république du Tatarstan en Russie, où je prends des cours de langue et culture russes à l’université fédérale. C’est un programme intéressant et qui me fait bien progresser. Je donne en parallèle des cours de français à l’Alliance Française, je rencontre plein de gens, autant de russes que d’étudiants étrangers et je visite la ville et ses environs. Le Tatarstan est une république musulmane de Russie où se mélangent les cultures orthodoxes, musulmanes et asiatiques, c’est vraiment dépaysant ! Kazan en particulier est une ville superbe. Maintenant, beaucoup connaissent son nom parce que l’équipe de France y a joué pendant la coupe du monde (« Second Poteau Pavaaard! ») mais son kremlin, son histoire, son architecture et sa gastronomie valent aussi le détour. C’est une ville étudiante très dynamique et agréable. Les étudiants étrangers y sont nombreux et viennent de partout.. L’hiver y est bien sûr un peu rude mais il a beaucoup de charme et fait partie intégrante du pays.





Je vous invite vraiment à vous intéresser à la Russie et à ne pas vous satisfaire de ce que vous pouvez voir à la télé ou sur internet. C’est un pays immense, avec une histoire et une culture très profondes et méconnues, voire caricaturées en Europe. Saint-Pétersbourg, Kazan, Moscou et les villes dites de l’Anneau d’Or notamment sont magnifiques. La plupart des régions ou républiques de la Fédération de Russie est bâtie autour d’une ethnie particulière. Ces cultures locales très ancrées changeront totalement l’image que vous pouvez avoir de la Russie. Les habitants seront toujours ravis de vous les faire découvrir. Si vous êtes plutôt attiré par la nature et les grands espaces, c’est évidemment le pays idéal. Entre les volcans du Kamtchatka, la taïga sibérienne, les bords de la mer Noire, les steppes, les montagnes du Caucase et de l’Altaï ou le lac Baïkal, il y en a pour tous les goûts!



D’un point de vue politique, stratégique ou économique, la Russie est aussi incontournable. Ses relations avec l’Europe et la France en particulier sont amenées à se développer dans tous les domaines, alors qu’en parallèle, les désaccords sont tout aussi nombreux. De manière générale, les russes adorent la culture et la gastronomie françaises. Ils sont donc ravis de pouvoir rencontrer des français. On dit les russes assez fermés mais si vous faites le premier pas, vous rencontrerez des personnes généreuses et dévouées. Récemment, alors que je voyageais avec un ami à Nijni Novgorod, nos téléphones n’ont pas résisté au froid et nous avons dû demander notre chemin à quelqu’un dans la rue. Nous avons finalement passé la journée avec lui, il nous a offert le déjeuner, le thé, il nous a fait visiter la ville dans sa voiture et nous a ramené jusqu’à notre auberge de jeunesse. Ce n’est d’ailleurs qu’un exemple parmi d’autres qui montrent le sens de l’hospitalité des russes. C’est connu, peu de russes parlent anglais mais les jeunes générations s’y mettent sérieusement. Apprendre à lire le cyrillique et le vocabulaire de base est donc recommandé, surtout en dehors des grandes villes, mais on peut désormais trouver des anglophones ou même des francophones un peu partout.





L’année prochaine, je compte intégrer un master de relations internationales où je puisse me spécialiser sur la Russie et sa zone d’influence dans un IEP ou une université française ou russe. Cette année à l’étranger, ma connaissance du russe et l’expérience du pays que j’ai acquis sont de sacrés atouts pour mon dossier. Si vous avez comme moi des projets qui vous tiennent à cœur, en France ou à l’étranger, la fin de votre premier cycle d’études est le moment idéal pour les réaliser. Si vous ne savez pas vraiment quoi faire après votre licence, je vous encourage vraiment à partir à l’étranger pour tous types de projet. C’est toujours une riche expérience personnelle, qui peut être très valorisante et qui vous aidera peut-être à trouver votre voie.


Augustin de Saint Albin

Pour la Ruche - blog

Février 2019

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