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Quand l’abeille quitte sa ruche pour les grandes écoles


Retour sur le parcours de Lucie et Olympe, alumnICES ayant intégré une IEP




Bonjour Olympe, Peux-tu te présenter brièvement, toi, ton parcours à l’ICES, et ce que tu fais maintenant ?

En terminale j’avais déjà tenté les concours de Science Po mais je n’avais pas passé la barre de l’oral. Après mon Bac S je me suis donc tournée vers l’ICES où j’ai poursuivi une licence de sciences politiques. Aujourd’hui je suis en première année de Master Intégration et Gouvernance Européenne à Science Po Bordeaux.


As-tu trouvé les épreuves de langues corsées ?

J’ai trouvé les épreuves de langues surtout difficiles en termes de gestion du temps. Par contre je pense qu’elles sont un bon moyen de faire la différence, surtout au niveau de la LV2. Généralement, elles sont notées assez sévèrement mais un bon niveau est largement récompensé. J’ai par exemple réussi à avoir 17/20 en allemand.


-Comment t’es-tu préparée aux concours des IEP, par ailleurs aurais-tu un conseil perso pour bien préparer celui-ci de manière générale ?

Pour préparer les concours, en plus des cours de préparation de Mr Bisson qui sont une très bonne base, je me tenais au courant de l’actualité et je fichais par thèmes des pages de citations et de références. Je pense que ça serait mon conseil, sans oublier de travailler le fond, multiplier les références et citations qui font la différence sur une copie.


-Penses-tu qu’il existe un risque de se voir accuser d’un parti pris" idéologique" à l'écrit pouvant amener à un discrédit ?

Dans l’absolu, il ne devrait pas y en avoir. Toutefois on ne sait jamais qui sera le correcteur. Je conseillerais donc de rester sur des références principalement académiques et d’éviter les jugements de valeur, quel que soit notre bord politique d’ailleurs.


-Comment sont reçus les étudiants de l'ICES dans les IEP, et sont-ils bien intégrés ?

L’ICES est connue pour être une école catholique, j’ai donc eu droit à quelques boutades de certains étudiants mais ça restait évidement de l’humour. Il y a des personnes de tous horizons dans les IEP donc il ne faut vraiment pas s’inquiéter de son accueil sur place. Après deux mois, je pense m’être plutôt bien intégrée.


-Comment se passe l’oral post concours, ton ressentiment à ce sujet ?

Mon oral a été assez difficile, le jury a essayé de me déstabiliser. Mais je ne veux effrayer personne avec mon expérience, elle n’est pas représentative des autres oraux que mes anciens camarades de promotion et moi avons passés ailleurs. Je pense qu’elle était surtout le fruit d’un contexte particulier. Dans tous les cas, il faut bien garder à l’esprit qu’une question déstabilisante sert à tester notre ténacité, cela ne veut pas dire qu’on est éliminé, la preuve : j’ai été prise !


Brève présentation, de toi et ton parcours ?

Je m’appelle Lucie Deffenain, j’ai 21 ans, et je suis actuellement en M1 à Sciences Po Lille au sein du double Master Affaires européennes et internationales spécialité Europe centrale et orientale. À la suite de mon baccalauréat littéraire spécialité anglais, j’ai intégré l’ICES en licence de Sciences Politiques il y a 3 ans. Je suis partie en L2 en Hongrie à Budapest, et en 3e année je me suis investie dans la vie associative, en devenant rédactrice en chef adjointe de La ruche (le meilleur journal de l’ICES, en toute objectivité) et secrétaire générale et directrice du Pôle Communication de Politeia.

J’ai tenté les concours de Sciences Po Bordeaux (Affaires européennes), Sciences Po Lille (double master Affaires européennes, spé PECO) et j’ai déposé mon dossier à Sciences Po Strasbourg.


Comment t’es-tu préparée au concours ?

La réponse à cette question ? Monsieur Bisson ! Votre professeur de prépa IEP est de loin le meilleur et ses cours sont d’une aide très précieuse. Mon conseil le plus utile est de se faire un classeur ou un carnet référençant tous les auteurs et leurs pensées, les grandes dates, les définitions données, les événements d’actualité. Il faut voir ce petit classeur comme une boîte à outils qu’il faut maîtriser : si vous connaissez vos principaux auteurs et vos principales notions, vous serez équipés pour affronter la fameuse épreuve de la dissertation, car cela vous permettra de défendre votre thèse avec de bonnes fondations académiques.


Peux-tu nous expliquer le déroulement des épreuves d’entrée écrites ?

L’épreuve de la dissertation c’est montrer une réflexion complète autour d’un sujet, il n’est pas envisageable de ne pas aborder telle ou telle partie du sujet par conviction. Ici, ce que l’on va noter c’est votre culture générale et cette dernière doit être variée. Il ne s’agit pas d’un plaidoyer, mais d’une analyse pluridisciplinaire. Après bien entendu, il faut défendre une thèse, cette fameuse idée maîtresse très chère au général ! Mais comme vous avez pu le constater en prépa IEP, les plans de corrections qu’ils vous donnent sont représentatifs de ce que l’on attend de vous.


Concernant l’épreuve de langue Sciences Po Lille ne demande que la LV1 Anglais. L’épreuve est une note de synthèse sur un corpus de documents. Ici, il ne faut pas donner notre avis, mais montrer notre capacité de compréhension, d’analyse, de reformulation et bien évidemment de synthèse.


Sciences Po Bordeaux quant à lui, possède une épreuve de LV1 Anglais et de LV2, au choix. L’épreuve se déroule sous forme d’étude de texte (un texte et des questions) et se finit par une petite dissertation en lien avec le texte. Ici aussi est testée notre compréhension, mais à cela il faut ajouter des références culturelles. Dans tous les cas, il est nécessaire de revoir ses bases et surtout la grammaire (et oui, tu n’y échapperas pas !), mais aussi de connaître les thèmes culturels importants (ex : pour ceux qui font Espagnol, n’hésitez pas à vous intéresser à la situation du Chili actuellement, sachant que ceci ne reste qu’un exemple parmi beaucoup d’autres thèmes possibles).


L’épreuve orale est redoutée pour beaucoup, et moi la première, mais il faut désacraliser la chose. On ne cherche pas à vous déstabiliser ou encore à tester vos connaissances. Le plus gros tri est fait sur l’épreuve écrite d’admissibilité, à l’écrit nous étions 1200, à l’oral nous n’étions plus que 80 et finalement 30 personnes ont été retenues. Par exemple pour mon double master à l’oral nous n’étions plus que 4, et ils n’ont finalement retenu qu’une personne (pas de panique, ce n’est pas le cas pour tous les masters certains disposent de plus de places, et si je l’ai fait vous pouvez le faire aussi). Si vous êtes admissible à l’oral, vos connaissances ont déjà été testées. Ici, on va s’intéresser à vos motivations et à la cohérence de votre parcours. Montrez que vous êtes motivés à atteindre vos objectifs et montrez que votre plan pour y arriver est viable et réaliste : tu es un étudiant qui sait où il veut aller, comment y aller et qui veut y arriver. Je n’ai eu qu’une question de « connaissance » sur le fonctionnement de l’Union européenne et une question d’actualité (à l’époque sur la présidence de la Commission Européenne faisant débat entre Macron et Merkel), mais globalement ils cherchaient à savoir qui j’étais et pourquoi je voulais être ici.


Comment sont reçus les étudiants de l’ICES dans l’IEP :

L’établissement ne compte pas ou peu tant les parcours des ED (entrées directes : étudiants passant par le concours de la 4 A), sont variés : du service civique, au master d’histoire en passant par les écoles préparatoires ou les licences en tout genre. On aura plutôt tendance à vous demander qu’est-ce que tu faisais l’an dernier  plutôt qu’« où étais-tu l’an dernier ». C’est d’ailleurs l’un des gros points forts de Sciences Po, ici on en apprend autant par les professeurs que par les étudiants (bon, j’exagère un peu, mais l’idée est là).


Comment s’est passée ton intégration ?

Nous avons eu une semaine de SAS de remise à niveau (car comme dit précédemment, on vient tous de parcours très différents), ce qui nous permet de rentrer doucement au sein de l’IEP. Ensuite, nous faisons notre rentrée avec les étudiants de Sciences Po qui sont très accueillants ! Ils viennent vers nous directement et il n’y a aucun gène. Nous sommes 3 de l’ICES à Sciences Po Lille et nous nous sommes tous très vite intégrés et senties à l’aise. De manière générale Sciences Po Lille est très accueillante avec les jeudis après-midi banalisés pour les associations (une quarantaine), énormément d’initiatives étudiantes (les buffets pour le midi organisé par des étudiants en libre-service dans la cafet, oui, oui), sans oublier notre mascotte Praline, un petit labrador se baladant dans les couloirs.


Et maintenant ?

Je reste un an à Sciences Po Lille, puis je pars 6 mois en Hongrie dans mon université partenaire et je fais un stage de 6 mois à l’international. Cette année étant l’année de la rédaction de mon mémoire qui se construit autour de la question : la volonté du déclenchement de l’article 7 du Traité de l’Union européenne contre la Hongrie alors même que cette procédure ne pourrait pas aboutir et donc ne pourrait pas déboucher sur une sanction.

C’est dans le cadre de cette recherche que je vois qu’être dans un IEP ouvre des portes que l’on n’imaginait pas, je vais d’ailleurs bientôt rencontrer le Ministre hongrois de la Justice et ancien ambassadeur ainsi que des députés européens pour avancer sur mes recherches. Alors je vais vous dire quelque chose de bateau, mais de bien réel : tout le monde peut y arriver, il suffit de travailler et de s’en donner les moyens !


propos: Olympe Prevost et Lucie Deffenain, recueillis par Clémence Arnaud

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