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A LA TRAPPE : L'ATTENTAT EN SOMALIE D'OCTOBRE 2017


Rapide rappel de l’évènement : le 14 octobre 2017, deux véhicules piégés explosent à Mogadiscio, la plus grande ville de Somalie. Le bilan est extrêmement lourd, à savoir 642 victimes (358 morts, 226 blessés et 56 disparus cf. infos du gouvernement somalien.) Loin de moi le désir morbide de faire un bodycount, je pense cependant qu’un attentat de cette ampleur n’a pas reçu une attention proportionnelle.


Je partirais de mon expérience propre : l’information m’est parvenue en écoutant la radio le lendemain. Pas dans une édition spéciale mais dans une énumération d’infos, l’annonce de l’attentat étant directement suivie, sans transition, par une courte rubrique sur le tri sélectif. Ici, pas de ressassement d’information en continu comme j’ai pu l’entendre sur la même radio pour l’attentat de Las Vegas le 1er octobre 2017, ayant tué 58 personnes et fait 527 blessés.





Il est possible alors de faire un constat : l’importance accordée à un attentat dépend non pas du nombre de victimes, mais bien du lieu. Ce constat paraît évident mais n’en est pas moins intriguant. Le facteur n’est alors pas la vie dans son absolu mais la vie de certains. Cela correspond avec la logique marchande de l’information en France. Ne sera mis en avant que ce qui est susceptible d’intéresser le plus grand nombre, dans une optique lucrative. Il est donc supposé par les diverses rédactions de France que la Somalie n’intéresse pas ou peu la population et ce pour diverses raisons que l’on peut nommer : l’instabilité de la région banalisant ce genre d’évènement et l’éloignement géographique vis-à-vis de la France étant les premiers arguments me venant à l’esprit.


Cette logique marchande faite à base de suppositions fondées ou non limite voire empêche une quelconque sensibilisation de la population française au sujet. Et ce déni maintient les français loin des préoccupations africaines, les laissant focus sur l’actualité touchant au monde occidental. Loin de moi l’envie de promouvoir un intérêt constant et morbide sur les attentats se déroulant dans le monde entier à toute heure, j’ai choisi cet exemple précis car il illustre parfaitement le défaut du traitement d’information. Un attentat de cet ampleur, peu importe son endroit, ne devrait pas être si peu couvert. A l’inverse, la surmédiatisation des attentats se déroulant en France ou en Europe est un fléau, jouant sur notre intérêt malsain pour les détails sanglants.


L’information concernant les attentats doit alors se situer dans un juste milieu. Il est nécessaire d’en parler afin de sensibiliser le public sur la gravité d’une situation, et ce quelque soit l’endroit. Il est dangereux de se focaliser dessus, car cela habitue à la mort dans notre quotidien.


Victor Cariou

Pour la Ruche - blog


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