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LES SAOUDIENNES: ESPÈCE MARGINALE



L’Arabie Saoudite, seul pays de nos jours où la séparation des sexes est aussi stricte. On est là, à s’extasier pour « machine, première chanteuse d’Arabie Saoudite », « Truc, première mannequin d’Arabie Saoudite », mais ce ne sont que quelques privilégier, et nous ne savons que très peu de choses sur ce qu’elles subissent par derrière, du moins, nous préférons fermer les yeux pour ne pas se désillusionner de cette esquisse d’avancée (parce qu’après tout, l’Arabie Saoudite est un pays conservateur, il est normal de respecter ses traditions comme nous respectons notre fête nationale, il est donc admissible de considérer la femme comme une minorité… Ne vous méprenez pas, c’est ironique).


C’est une énorme évolution pour la condition de la femme en Arabie Saoudite. Aujourd’hui en effet, le privilège de conduire une voiture leur est donné. C’est formidable. Et si elles sont toujours considérées comme des êtres sales, il ne serait pas étonnant qu’elles doivent désinfecter le volant après l’avoir utilisée. D’ailleurs, il y a des auto-écoles réservées aux femmes. La mixité n’est donc toujours pas de rigueur dans ce pays.

Comme j’ai pour principe de respecter chaque être humain sur terre, je me bats pour que l’homme et la femme fassent partie de la même espèce. Mais à quoi cela sert-il d’écrire, de dessiner, de chanter, pour faire entendre les problèmes du monde si dans notre canapé nous ne savons qu’apprécier une œuvre de bonne conscience.


A quoi bon mastiquer l’humain s’il n’a que ces yeux pour pleurer et aucun moyen de changer le monde ?


Mais pour en revenir aux femmes d’Arabie saoudite, notre condition féminine en Europe n’a pas à se plaindre. L’Arabie Saoudite illustre la minorité éternelle de la femme, placé sous tutelle d’un homme à qui elle doit demander l’autorisation de vivre libre et égal à tous.


Deux de mes bons amis, Mohamed d’Arabie Saoudite et Mazin d’Oman, rencontrés dans une école à Eastbourn en Angleterre m’ont donné leurs témoignages (traduit de l’anglais). Mohamed semble très optimiste, dans le whatsapp qu’il m’envoie, il me dit mots pour mots : « la condition des femmes ira mieux car maintenant, elles peuvent conduire, elles peuvent intégrer des équipes de football, elles peuvent aller dehors sans l’autorisation ni du père, ni du fils. Enfin, pas toutes les femmes, mais une minorité. Cela dépend des classes sociales aussi. ». Mazin me raconte : « En Arabie Saoudite, comme tu le sais, les femmes commencent tout juste à conduire. Les femmes ne partent pas de la maison tant qu’elles ne sont pas mariées. »


Certes, le droit de conduire leur est donné, mais les droits de la femme Saoudienne restent toujours branlants. Nous n’entendons que parler de réformes permettant d’avancer pour l’égalité de la femme à l’homme en Arabie Saoudite (le chemin est encore très long), mais entendons-nous parler de tout le reste, qu’elle ne puisse pas se mélanger aux hommes est une chose qu’on ne peut imaginer maintenant en France, signer un contrat de travail est d’une banalité dans nos bouches, choisir un mari, être libre intellectuellement et physiquement…


Ne soyons pas pessimiste malgré tout, les femmes sont loin d’être stupides, et elles sont de plus en plus nombreuses à communiquer leur situation et à en discuter, même si elles se font punir de ça si elles ne sont pas assez discrètes… C’est certes une avancée timide, mais une avancée quand même, dans les traditions, évidemment.


Coline Minaud-Lehmann

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