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LA PEINE DE MORT A TRAVERS L'HISTOIRE

Dernière mise à jour : 3 déc. 2018

Mardi 23 octobre 2017, nous avons eu la chance d’avoir comme conférencier au Grand Café monsieur Bergerot. Il nous a éclairé sur le sujet de la peine de mort qui anime très souvent nos conversations.






La peine de mort n’est pas propre aux régimes autoritaires. En effet, si nous prenons comme exemple les procès de Nuremberg, nous pouvons remarquer que se sont les pays de l’Alliance comme les USA, l’Angleterre et bien d’autres (considéré comme étant des régimes démocratiques) qui se sont chargés de le faire les procès et d’exécuter les peines. La peine de mort reste très présente dans les pays musulmans, les USA et le Japon. Nous pouvons remarquer également que la France a été le dernier pays Européen à avoir abolis la peine de mort (sous Valéry Giscard D’Estaing). La peine capitale est un terme qui signifie, frapper symboliquement l’accusé avec la décapitation. Cette peine est bien entendu encadrée juridiquement et ne peut être comparée à la vengeance ou au meurtre. La justice (le juge) vis-à-vis de la peine de mort doit être impartiale et doit donc dépasser le sentiment de la victime ainsi que « l’Horreur » du crime commis. La peine de mort n’a pas été en constante abolition dans l’histoire et que le progrès civilisationnel n’était pas un facteur suffisant pour permettre son abolition. En effet, des grandes civilisations comme les Grecques ou les Romains l’utilisaient. La peine de mort n’est pas non plus considérée comme un raisonnement mathématique car c’est un sujet trop grave pour être utilisé de cette manière.


Le temps de la justification

Deuxième siècle avant Jésus Christ, la peine de mort a une place importante dans le droit Hébraïque. Nous pouvons remarquer cela à travers la loi du Talion, vie pour vie, œil pour œil, etc.… L’homicide volontaire est puni de mort. Le Droit Hébraïque va punir tous les crimes qui rompt l’ordre naturel, par exemple le parricide (tuer son père) est considéré comme l’un des pires crimes. La guerre civile est une violation de l’ordre naturel, la morale sexuelle est punie de mort, le crime de religion est un crime qui viol l’ordre sacré il est donc puni de mort. Après nous avoir donné ses quelques exemples, le conférencier nous précise que le criminel doit se rendre compte du crime qu’il a commis.

Suite à cette longue période, arrive la Loi nouvelle avec le « tu ne tueras pas ». C’est une loi d’amour car notre prochain est créé à l’image de Dieu. Le Christ est le premier abolitionniste mais il a affirmé l’autonomie du politique vis-à-vis de la religion. L’Etat peut participer à des châtiments pénaux. Nous pouvons remarquer que le Christ a subit la peine de mort et ne c’est jamais rebellé contre ça. Pour le bon larron « c’est justice car c’est l’excuse de nos actes ». Le Christ nous enseigne à la modération à la clémence mais la peine de mort peut toujours exister.

La pensée Grecque

C’est la logique de la loi préventive. Platon estime que nul n’est échant volontairement, c’est une maladie de l’âme. Le but de la peine est de guérir le criminel. Platon est donc contre la peine de mort sauf dans les cas extrêmes et incurables. La peine capital est une peine qui va inspirer la crainte et faire réfléchir le potentiel criminel. Platon accepte donc la possibilité de peine de mort si les autres moyens ne peuvent pas permettre un changement du comportement.

Aristote va corriger Platon en disant que chaque homme est doté d’un libre arbitre et de la responsabilité personnelle. Il est pour le principe de la justice distributive. En parlant des criminels il précise qu’ils «vont être châtié comme des bêtes de somme».


La pensée de Rome

C’est un droit perfectionné mais une période qui a connu de très grandes horreurs. C’est pourquoi il nous faut différencier la période républicaine de la période impériale. La période républicaine connaît une inflexion constante de la peine de mort. Tite-Live précise même que la peine de mort chez les romains est plus « cool » par rapports aux autres pays de l’époque. En revanche la peine de mort est uniquement réservé aux citoyens romains. Il est intéressant de remarquer que le père de famille a le droit de vie ou de mort sur son enfant à la naissance. Il possède également se droit sur ses esclaves. Pour revenir au sujet, Cicéron va préciser que la peine de mort doit être une terreur qui doit s’installer dans le cœur des criminels afin de ne pas commettre de crimes. La République Romaine en a fait un usage très modéré.

Sous l’Empire, l’usage de la peine de mort va être très présent. L’empereur grâce à cela va affirmer son pouvoir sur les corps. La loi va justifier la peine contre le crime contre le gouvernement ou l’empereur et va donc inciter une grande terreur. Sénèque, dans le Dé Clementia, va dire qu’il est plus honorifique pour un empereur Romain de faire grâce aux condamnés que de les mettre à mort.

Pour les juristes l’intimidation grâce à la peine de mort est très importante. Le criminel est puni à la hauteur du crime qu’il a commis. La peine capitale est réfléchissante (=miroir) par rapports au crime qui a été commis. Les pères de l’Eglise vont demander aux magistrats d’être clément. Saint Augustin va soulever la question de la peine de mort : Si Dieu est maitre de vie et de mort, ce n’est pas usurper son droit que d’utiliser la peine de mort ? Il va préciser que si l’on tue au nom de la loi ce n’est pas mal. Si la peine est encadrée juridiquement ce n’est pas mauvais.

Le moyen Age

Le taux de peine de mort est très faible. La loi salique va permettre aux partis de se mettre en accord aux lieu de permettre la vengeance privée. Si un crime a été commis le condamné va devoir verser une aide pécuniaire symbolique à la hauteur du dommage causé (souvent très lourde). Cette loi salique va pouvoir aider la société à éteindre la vengeance. Pour les rois de France, la peine capitale est une exception. Elle ne heurte pas les esprits Chrétien si elle est prononcée par le droit. Il n’y a pas d’hostilité à la peine de mort au Moyen-Age sauf pour les hérétiques. Le juge est considéré comme le vengeur des mauvaises actions. Il doit se maitriser lui même et bannir tout sentiment de haine te de colère. La peine de mort est très peu utilisée, uniquement pour les cas de flagrant délits. Les juges vont reprendre le jugement de Sénèque, la peine de mort est appliquée que dans les cas extrêmes. Elle est rapide mais spectaculaire afin de heurter les esprits. En 116 ans la Cour Royal a fait 9 condamnations à mort.


XVIe Siècle

Les condamnations à la peine capitale vont exploser. La société est malade et pour la remettre sur le droit chemin la peine de mort va être très développée. Pour les penseurs médiévaux c’est un passage vers l’Haut delà, vers autre chose car il y a la vie au delà de la mort. Et donc cela suppose une pédagogie religieuse (préparation de l’âme du condamné, etc..). La grâce du Roi est prononcée très fréquemment. Les penseurs des lumières sont pour la peine de mort. Pour Rousseau, comme le contrat social est très fragile, il est nécessaire de le préserver contre les personnes qui veulent l’anéantir. Les lumières inventent le blasphème contre la religion civile. Beccaria va théoriser la peine de mort.


Albéric De Saint-Pern

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