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LE FAMILISTERE, L'UTOPIE SOCIALE REALISTE : Jean-Baptiste André Godin (1817-1888)

Dernière mise à jour : 3 déc. 2018


Pour présenter brièvement cet homme, nous devons absolument mettre en avant l’une de ses réalisations : le Palais ouvrier de Guise. Une œuvre qui devrait encore marquer et inspirer les esprits des français durant des décennies. Non sans utopisme, Jean-Baptiste André Godin Ambre s’est en effet attelé à la construction d’un Palais, à destination des ouvriers de sa société, et ce dans le but d’améliorer leurs conditions de vie. Socialiste convaincu, Godin inclut dans ces « équivalents de la richesse » tout ce qui garantit la salubrité du logement. La luminosité des appartements, la circulation de l’air, l’accès à l’eau potable, tout est prévu pour que la vie y soit agréable pour chacun. Il y intègre des douches et même une piscine chauffée grâce à l’eau déstinée à refroidir les canalisations de l’usine. Il mettra même en place un système de protection sociale via des caisses prévues en cas de maladie, d’accidents du travail et assurant une retraite aux plus de 60 ans. « Il fait construire des écoles, mixtes et obligatoires jusqu’à 14 ans (à l’époque, la loi autorise le travail des enfants à partir de 10 ans), un théâtre, une bibliothèque, et multiplie lui-même les conférences pour enseigner à ses salariés les bienfaits de la coopération. Il permet aux ouvriers de s’organiser en associations, eux-mêmes créant alors des services partagés (économat, crèche, lavoir, piscine...) et des dispositifs visant à l’éducation des habitants (écoles, cours du soir pour les adultes, théâtre...) sont mis en place »


Son entreprise est florissante grâce à la vente de ses nouveaux poêles en fonte qui se vendent sur tout le territoire. Mais s’opposant aux principes du capitalisme, en 1859, après s’être assuré de la pérennité de son commerce, cet homme d’envergure entreprit la construction de ce qu’il appellera : Le Familistère. Pourquoi donc ne pas aider et favoriser ceux qui l’avaient aidé à réussir ? Il estime que l’ouvrier n’est pas considéré à sa juste valeur, puisque c’est bien lui qui travaille, qui produit les richesses, et sans lequel rien ne serait possible. Voilà pourquoi, il y a 158 ans, soit seulement il y a 3 générations, Godin se sent redevable de son succès. Et dans une France qui connut un fort développement industriel presque incontrôlé, où les plus pauvres se retrouvaient à la rue, ou parfois dans de simples maisons faites de taules, vivant dans des conditions parfois indignes, il décida d’améliorer les conditions de logement et de vie des familles, en apportant les « équivalents de la richesse ». Personne charismatique et entreprenante, grâce à laquelle environ 1500 de ses ouvriers, purent accéder à une meilleure vie. Il donnera même la possibilité à ses ouvriers de capitaliser de sorte à devenir propriétaires de leur logement. Un système peut-être désuet aujourd’hui, mais pleinement novateur à l’époque. Un modèle peut- être vieilli, mais ayant la volonté de changer les choses. Une organisation peut-être encore capitaliste, mais pleine d’espoir.


Maxime Leguyader


Article paru dans la Ruche 2 - mai 2017

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