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LE GRU : LE PLUS SECRET DES SERVICES SECRETS RUSSES

Peu connu du grand public, le GRU est le service de ren- seignement de l’armée russe. En rivalité avec le KGB, cette structure a la réputation d’être l’agence d’espionnage la plus audacieuse et la plus puissante de Russie. Créée en 1918 par les Bolchéviques, elle est aujourd’hui dirigée par Igor Korobov. En matière de géopolitique, le GRU s’étend sur l’ensemble du monde. Il possède un ample réseau d’agents à l’étranger mais également « d’unités militaires d’élite ainsi que d’un département de renseignement d’origine électromagnétique (comme la NSA américaine) ». Ce groupe réputé pour être brutal, va se faire connaitre de plus en plus, et se faire des ennemis chez les pays occidentaux.



Depuis quelques années, le GRU ne manque pas de rebondir sur la scène internationale, lorsque l’occasion se présente. Mal vue par les Occidentaux, l’organisation a été accusée à de nombreuses reprises de cyberattaques et d’ingérence. En juillet 2016, aux Etats-Unis, 12 membres des services de renseignements russes ont été inculpé pour avoir piraté les ordinateurs du parti démocrate américain, juste avant les élections présidentielles. Le but de la Russie était d’éloigner Hillary Clinton et non de soutenir Trump. Cette histoire va donner naissance à l’affaire « Russiagate ». En juin 2017, le logiciel NotPetya frappe des centaines de milliers d’ordinateurs, notamment au sein d’entreprises et de grandes banques en France, en Ukraine, aux Etats-Unis, etc. Le GRU serait à l’origine de ces piratages. De la cyberattaque au piratage, le GRU est également présent dans des affaires plus radicales, comme l’empoisonnement. En mars 2018, quelques jours avant la présidentielle de Russie, le pays va s’opposer aux occidentaux. Un ancien agent russe, Sergei Skripal et sa fille Yulia, vont être retrouvés morts à Salisbury, une petite ville du sud de l'Angleterre. Le secrétaire britannique aux Affaires étrangères, Boris Johnson, s'est dit opposé au "Kremlin de Poutine" et non à la Russie. La substance utilisée serait d’orig- ine toxique, communément appelée neurotoxicité. L’utilisation de cet élément dans les rues du Royaume-Uni est considérée comme irrecevable, et s’est produit pour la première fois depuis la seconde guerre mondiale. Ainsi, la Russie répondra en prenant cette accusation comme une provocation. Le ton ne cessera de monter entre Moscou et Londres, qui reste soutenu par ses principaux alliés, les occidentaux. Lon- dres a récemment lancé un mandat d’arrêt contre 2 officiers du GRU, suspectés d’avoir un lien avec cette affaire.


Mais ces exemples récents ne sont qu’une infime partie des actions du GRU. L’agence s’agrémente dans toutes les guerres inter- nationales, avec l’aide de ses forces spéciales russes, appelées « Spetsnaz ». Disposant pour but premier la lutte contre les systèmes mo- biles de lancement d’armes nucléaires, leur rôle s’est émancipé à des actes de sabotage, de suppression de chefs ennemis et de prise d’objectifs stratégiques en temps de guerre. De la Syrie, en passant par le soutien aux forces de Bachar el-Assad, et la guerre en Tchétchénie, ses forces ont notamment joué un rôle important dans l’annexion de la Crimée en 2014.



Eugénie Cousin

Article paru dans la Ruche 7 - janvier 2019

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